Aller au contenu principal

JEAN-PIERRE LAC, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT FINANCES

JEAN-PIERRE LAC, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT FINANCES
Le Groupe a réalisé en 2011 une nouvelle progression de ses ventes et une amélioration de ses résultats par rapport à une année 2010 déjà exceptionnelle. Au 1er trimestre 2012, dans un contexte difficile et face à un historique fort, le faible repli du chiffre d’affaires (-1,5%), à structure et parités constantes, constitue une performance satisfaisante.
Son architecture financière reste, quant à elle, toujours saine et solide.

Comment qualifieriez-vous l’année 2011 ?

L’année 2011 n’a pas été un « long fleuve tranquille », cumulant les événements du printemps arabe, les catastrophes naturelles et industrielles au Japon, la détérioration rapide de l’économie en Grèce, en Espagne et au Portugal, la dégradation de la notation de la dette souveraine américaine et européenne… Ces événements ont fait peser une grande incertitude au plan mondial, entrainant notamment l’inflation des prix des matières premières et accentuant la volatilité des parités monétaires.

Dans cet environnement globalement tendu, le Groupe SEB avait en outre un enjeu spécifique du fait de performances historiquement élevées en 2010, qui constituaient une base de comparaison exigeante.

Pour autant, le Groupe a enregistré des ventes de près de 4 milliards d’euros, soit une croissance affichée de 8,5 %, +6,9 % à périmètre et taux de change constants, tout en assurant une légère progression de son résultat opérationnel. Celui-ci s’est en effet amélioré de 3,5 %, à 453 millions d’euros. Quant au résultat net, il a progressé de 6,5 %, à 235 millions d’euros.

Une année satisfaisante au final ?

2011 est même une très bonne année pour le Groupe malgré les aléas conjoncturels et le ralentissement marqué de l’activité dans certains pays à partir de l’été. 2011 a été en outre une année riche en avancées, avec la relance réussie de la marque Moulinex en Europe, plusieurs acquisitions dans les nouvelles économies, le lancement de nombreux produits innovants, la création d’une société d’investissement –SEB Alliance-, le lancement de notre premier emprunt obligataire…

Comment expliquez-vous la constance de cette réussite ?

Notre stratégie est claire. Elle repose sur une vision de long terme fondée sur la mise en œuvre de 4 facteurs clés de succès et leviers de croissance : l’innovation bien sûr avec près de 200 nouveaux produits et modèles lancés par an ; notre développement à l’international, qui s’est une nouvelle fois accéléré en 2011 notamment dans les pays émergents qui ont représenté 45 % de nos ventes ; la force et la complémentarité de nos marques tant à l’international qu’au plan local ; une approche commerciale claire et segmentée par canal de distribution avec en particulier une montée en puissance des sites marchands sur internet. La poursuite ce cette croissance n’est toutefois possible qu’en maintenant notre compétitivité dans la durée à la fois par une adaptation permanente de notre outil industriel, par une gestion active des prix et par un strict contrôle des coûts.

Dans une période plus tendue, comme celle que nous traversons, la réussite du Groupe repose sur son agilité et sa capacité à mobiliser ses ressources sur les marchés les plus dynamiques et sur des produits qui répondent aux besoins des consommateurs. Notre développement dans les pays émergents, tant par croissance interne que grâce aux acquisitions que nous avons faites ces dernières années [ndlr Supor en Chine, Imusa en Colombie, Asia Fan au Vietnam ou Maharaja Whiteline en Inde], traduit parfaitement notre volonté de renforcer notre présence sur ces marchés en expansion rapide, en complément des pays matures plus impactés par les crises actuelles.

Le 1er trimestre 2012 s’est toutefois avéré plus difficile ?

Le 1er trimestre s’est inscrit dans la continuité de la fin d’année 2011. Le ralentissement de la consommation observé depuis l’été dernier s’est à la fois amplifié dans les marchés déjà en difficulté et s’est étendu à d’autres pays. Et le contexte reste globalement incertain et tendu. Dans cet environnement, le Groupe a réalisé à fin mars 2012 des ventes presque stables par rapport à un 1er trimestre 2011 très vigoureux [ndlr : croissance organique de 11,6 %), ce qui constitue en soi une performance satisfaisante.

L’analyse géographique de ce chiffre d’affaires met en évidence une activité très contrastée, avec certaines zones en retrait marqué et d’autres qui résistent voire progressent. Le recul de 15 % du résultat opérationnel d’activité sur la période traduit ce climat difficile mais doit être mis en perspective d’un historique très élevé et ne saurait être extrapolé sur l’ensemble de l’exercice.

2012 sera sans nul doute une année compliquée, mais le Groupe est bien armé pour traverser ce nouveau passage de crise, en s’appuyant sur ses fondamentaux solides. Nous restons sereins et confiants dans notre capacité à traverser de telles périodes tout en préparant notre avenir.

Le Groupe affiche néanmoins une dette plus élevée…

Une dette plus élevée, certes, mais une structure financière toujours confortable. C’est d’ailleurs un des éléments de notre confiance. Au 31 décembre 2011, la dette du Groupe s’élevait à 673 millions d’euros, en hausse de 542 M€. Cet accroissement s’expliquait principalement par le financement des acquisitions réalisées sur l’année (Imusa, Asia Fan et Maharaja Whiteline) ainsi que le rachat auprès de la famille fondatrice Su de 20 % supplémentaires du capital de Supor en Chine. Traditionnellement, le Groupe est fortement générateur de cash, ainsi au 1er trimestre 2012 la dette a-t-elle pu être réduite de 88 M€ -à 586 M€-. Ceci nous permet d’afficher une structure de bilan saine et solide.

Nous nous appuyons par ailleurs sur une architecture de la dette alliant équilibre et diversification de nos sources de financement (billet de trésorerie, lignes de crédit syndiqué, placements privés, emprunt obligataire…).

Cette situation financière nous laisse par conséquent une marge de manœuvre confortable pour le futur.

Quelle est votre politique de dividende vis-à-vis des actionnaires ?

Nous nous attachons à assurer une rémunération juste à nos actionnaires et nous appliquons une politique de long terme. Elle repose sur le principe d’une croissance du dividende lorsque les résultats le permettent et d’une stabilité lorsque les circonstances l’exigent. Lors de notre prochaine assemblée générale du 10 mai 2012, nous allons ainsi proposer de distribuer, au titre de l’exercice 2011, un dividende de 1,25 € par action, en croissance de 6,8 %.