Aller au contenu principal

SIMON BARBEAU, DIRECTEUR SUPPLY CHAIN

SIMON BARBEAU, DIRECTEUR SUPPLY CHAIN
Simon Barbeau est Directeur Supply chain (chaîne logistique) du Groupe SEB. Sa mission : servir efficacement nos clients distributeurs et intégrer au mieux leurs contraintes. La chaine logistique –en amont et en aval de la production – est en effet un maillon crucial de la performance du Groupe.

En quoi la logistique s’inscrit-elle dans le processus de satisfaction clients ?

Les problématiques logistiques et la disponibilité des produits en magasin sont une préoccupation majeure pour nos clients et le développement d’internet n’a fait qu’accroitre cet enjeu. Nous nous devons donc de tenir nos engagements et de servir au mieux la distribution.

Mais, compte tenu de la nature des produits fabriqués par le Groupe, nous sommes devant une situation assez complexe. En effet, ils sont équipés de cartes électroniques, de moteurs, de cordons… autant de pièces que nous sous-traitons à des fournisseurs extérieurs. Ce schéma nous impose des délais d’acheminement importants, auxquels nous devons ajouter le délai de fabrication. Par la suite, le temps d’acheminement entre nos usines et les lieux de consommation sont parfois longs. Beaucoup de produits sont vendus dans un continent différent du continent de production et  le temps de transit dépasse 30 jours. Au niveau du Groupe, entre les usines et les entrepôts de nos filiales commerciales, il est d’environ 25 jours.

Face à cela, les clients distributeurs disposent de leurs propres contraintes tant en termes de stocks qu’en termes d’animation des lieux de ventes. Notre visibilité est avec la distribution classique d’environ 2 semaines – moins encore avec les acteurs du e-commerce.

Le rôle de la Direction de la supply chain est donc de prendre en compte ces contraintes et  de construire un processus pérenne et efficace pour y répondre.

Quelles solutions le Groupe a-t-il mis en place ?

Si l’augmentation des stocks peut apparaitre comme un levier de réactivité, cela génère des couts importants et n’apporte pas la garantie d’avoir le bon produit en stock par rapport à la demande client. Nous préférons donc travailler l’alignement de la production sur les besoins commerciaux et la réduction du lead time total (temps de réalisation) pour gagner en réactivité et maintenir le juste équilibre entre les besoins de nos filiales dans le monde, les attentes des clients et le pilotage rigoureux des stocks.

En pratique, cela se traduit par un effort majeur sur la prévision des ventes qui elle seule permet une planification efficace de la production. Aujourd’hui l’ensemble des marchés du Groupe travaillent une prévision de ventes pour être capable de construire cette vision moyen terme. Pour ce faire, les équipes marketing et commerciales collaborent étroitement, en amont, pour anticiper les besoins locaux et les lancements à venir.

Est-ce le seul levier ?

Les capacités industrielles sont pilotées de manière globale, ce qui permet d’allouer rapidement les ressources disponibles aux productions les plus prioritaires.Nos usines servent généralement un nombre important de marchés : les variations de la demande suivent parfois des dynamiques différentes, ce processus de décision centralisé permet d’ajuster les productions en faveur des marchés en croissance.

Par ailleurs, l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement passe par un travail de standardisation des composants et d’optimisation des bases techniques des produits pour abaisser les coûts et gagner en réactivité. La finalisation des produits se fait alors de manière retardée en fin de chaîne de production, au plus près de la demande des clients

En quoi le réseau logistique sert-il cette démarche ?

Le Groupe fait évoluer régulièrement le réseau d’entrepôts pour réagir efficacement face à la volatilité de la demande. L’objectif est de mutualiser dès que possible les stocks de marchés voisins sur des plateformes régionales communes. Cette centralisation permet ainsi de gérer un unique stock conséquent –plutôt que plusieurs petits dispersés–, en augmentant la disponibilité de nos produits, tout en gagnant en flexibilité clients et en réduisant nos coûts de fonctionnement. Cette organisation favorise également dans certains cas une différenciation retardée des offres produits dans les entrepôts, par l’ajout au dernier moment des accessoires, des modes d’emploi dans la langue de destinatation, de livres de recettes, d’échantillons…

Les aspects environnementaux sont de plus en plus présents dans la logistique, voire dans la décision d’achat des clients. Que fait le Groupe en la matière ?

Les aspects « Développement durable » sont une priorité stratégique forte pour la Direction de la Supply Chain. Les transports représentent aujourd’hui près de 80% du bilan carbone du Groupe c’est pourquoi nous sommes particulièrement attentifs à leur impact environnemental. Nous travaillons sur plusieurs axes d’amélioration continue. D’une part, nous favorisons les transports doux –barges ou rail notamment– lorsque que les solutions du marché le permettent. D’autre part, nous menons depuis plusieurs années une politique d’optimisation du chargement des camions et des containers grâce à l’adaptation des emballages. L’indicateur EffyPACK, « PACKaging system for supply chain EFFiciencY », permet ainsi de calculer très en amont le coût logistique d’un produit et d’optimiser la palettisation et le remplissage des containers en ajustant les dimensions de l’emballage. En 2012, il est devenu un jalon obligatoire du processus de développement des nouveaux produits et est pris en compte dès la phase de conception.